LES VOITURES NSR EN RALLYE (IRC)

30 avril 2012

LES VOITURES NSR EN RALLYE (IRC)

Depuis 2007 NSR propose un chassis de rallye, avec une carrosserie de Renault Clio R3. Peu de temps après une seconde carrosserie de Fiat Punto / Abarth S2000 a été proposée sur le même chassis, et quelques variantes de décoration ainsi que des kits blancs à peindre ont été commercialisés.

Si la Clio à sa sortie a provoqué pas mal de buzz sur les forums et d'émois dans le petit monde "Slot de piste" nous n'en avons vu que très peu engagées en rallyes. Quand on regarde de près cette voiture il est relativement aisé de comprendre pourquoi : Chassis au ras du sol, moteur très puissant (KING puis KING EVO) placé en angle et pneus slicks taille basse en font une voiture extrèmement efficace... sur piste planne, quand on ajoute à ce tableau un guide non suspendu et fixe sur le chassis il devient légitime de se demander si NSR avait réellement en vue de venir jouer les épouvantails sur les spéciales de rallyes.

Le soufflé est assez vite retombé, et NSR ne communique d'ailleurs plus sur ces deux modèles, ils proposent désormais une Porsche 997 avec bras mobile, et... un chassis de GT comme "voiture de rallyes", architecture que l'on trouve désormais sur tous les modèles, y compris l'Audi R18 LMP 2012 !

Pour évaluer le potentiel rallye de ces petites bombes j'ai donc décidé de m'engager au rallye des 1000 étangs 2012 avec une Abarth S2000 NSR, et le hasard a voulu que Daniel MACCHI du LSR ait également eu la même idée... Ce qui nous permet de savoir ce que valent ces voitures basses et à seulement deux roues motrices face à la concurrence.

En 2011 j'avais essayé les deux NSR sur les pistes du 1000 étangs ainsi qu'à Parcey au Jurassic rally, et en configuration totalement d'origine elles frottaient et restaient suspendues sur les aspérités des pistes. Le pire étant de rouler sur la piste "offroad" dont les reliefs provoquent le deslottage inopiné, sauf à rouler au pas.

Pour cette année j'ai donc travaillé un peu la préparation, de façon à augmenter légèrement la garde au sol.

La péparation a simplement consisté à monter des 20,5X11 MB SLOT à l'arrière, une cale en carton à l'arrière du chassis pour éviter que cela frotte dans les passages de roues, et des vis Ninco pro-Race longues à l'avant pour donner du jeu et "assouplir" le châssis.

Les pneus avant, la transmission, le moteur, pod moteur etc sont tout d'origine. J'avais ajouté un peu de lest lors des premiers essais de l'auto, j'ai décidé de le conserver.

Le comportement de cette voiture est très sain : stable en courbes, bien posée sur le guide d'origine elle affiche un poids global en ordre de marche de 84,90 grammes. Avec le moteur King evo je trouve qu'elle manque un peu de freinage, l'avantage étant une certaine fluidité dans les enchainements de courbes.

Le moteur King 21 Evo très puissant donne des accélérations extrèmement vives, et je me demandais si je pourrais maitriser cette puissance sur les petites pistes. L'écartement des voies est large et avec le moteur en angle le centre de gravité est idéalement placé pour favoriser la motricité et la vitesse en courbes. Le triangle avant est également remarquablement bien proportionné (distance centre de roue/axe de rotation du guide)

Bref, avant d'affronter les ES du 1000 étangs cette voiture affiche un certain potentiel. A la maison je tourne environ 20% plus vite qu'avec ma C4 WRC NINCO. Le gain se fait notamment sur la vitesse en ligne droite et sur le fait que je deslotte beaucoup moins. Reste donc à voir comment cela s'est passé lors du rallye.

Et je dois dire que cette journée n'a pas été avare en émotions !

Dès mon arrivée, une fois les formalités d'enregistrement accomplies j'ai fait un premier tour de reconnaissances, pour vérifier que la voiture passait bien sur toutes les pistes. Fort heureusement le guide est peu profond, et mes pneus MB slot un peu épais permettaient de rouler sans encombres. J'ai alors présenté ma voiture au test d'aimantation moteur.

Et là catastrophe, elle est recalée. Le comble c'est que je suis parti "léger" et n'ai avec moi qu'un pod moteur équipé du King rouge encore plus magnétique, aucun moteur de rechange, et de toutes façons changer le moteur sur un pod NSR se réduit bien souvent à casser ledit support dans les minutes qui suivent !

Finalement en ajoutant du carton et du ruban adhésif sous le moteur pour en réduire le champ magnétique elle a fini par être conforme. Le plus surprenant c'est que la seconde voiture, dans la même configuration présentait un niveau d'aimantation bien moindre... Je savais déjà que les tours/minute variaient d'un moteur à l'autre mais il semblerait que les normes de fabrication ne soient pas très rigoureuses sur l'ensemble des éléments.

Il me reste maintenant que la voiture a été un peu modifiée à faire à nouveau quelques tours de piste pour prendre en main les tracés et la voiture. Et dans le dernier tour sur l'ES1 (rails Carrera), alors que les concurrents sont appelés à poser leur voiture au parc fermé, je sors et tombe de la table : transmission décalée, je rectifie cela rapidement avant de poser la voiture au parc fermé in-extremis.

Mais en resserant rapidement les roues, je n'ai pas pris garde à mon pneu qui touchait le pignon, résultat lors de la première ES (j'ai commencé à la N°4) ma voiture n'avance pas, reste bloquée dès que je relâche la détente. Il faudra deux ES pour que le pneu se rôde et libère enfin la transmission.

Ensuite ce ne fut que du bonheur : voiture saine permettant de se faire plaisir, très peu de sorties de piste, et à part le léger manque de frein qui oblige à toujours rester un peu sur la réserve dans les lignes droites, je dois dire que l'essais est plutôt concluant.

Le fait d'être en deux roues motrices ne présente pas de désavantage flagrant, le pilotage est différent et c'est uniquement sur la grosse montée de col verglacé que la voiture était un peu à la peine.

* * *

En conclusion je pense que NSR propose une voiture (Clio ou Punto) qui a vraiment sa place au départ des rallyes hexagonaux et avec un minimum de préparation (et un pilote valable) elle peut tout à fait prétendre à une victoire face aux WRC à transmission intégrale. Daniel Macchi l'a prouvé, posant par deux fois le temps scratch des spéciales, et pointant bien souvent parmi les plus rapides.